Dossier bad n24

Finger power et badminton : OUI mais autrement…

Le monde de l’entraînement est imprégné de croyances et de pratiques culturelles. Les domaines de la récupération, de l’alimentation, du renforcement musculaire et du travail énergétique pour ne citer qu’eux sont fortement touchés par ce phénomène persistant. L’entraînement en badminton ne s’en démarque pas, loin s’en faut. Souvent, le problème va jusqu’à prendre sa source dans le vocabulaire employé. Comment être pertinent et cohérent si dès l’appellation de la méthode utilisée il y a une confusion ? Prenons ici l’exemple du finger power ou puissance des doigts. Le mot puissance est lié entre autre, à une intensité de travail qui n’est presque jamais celle que l’on retrouve dans les pratiques d’entraînement. De plus, ces pratiques s’intéressent en réalité autant aux doigts qu’à la main bien que la différenciation et la spécificité de fonctionnement de ces deux zones soient délaissées. Nous allons donc tâcher de remettre un peu d’ordre pour d’une part y voir un peu plus clair et d’autre part afin de proposer des perspectives de travail cohérentes.

 

Finger power, finger speed, finger strength, finger endurance ?

Tout d’abord, il nous faut comprendre les besoins du joueur de badminton au niveau de la main et des doigts. Le joueur de badminton utilise sa main et ses doigts de manière explosive et il doit reproduire cette explosivité tout au long du match. Nous savons que cette explosivité répétée induit une fatigue significative aussi bien pour la main que pour les doigts car la force de pression isométrique de ces deux zones diminue après un test spécifique (Phomsoupha, 2016). Nous savons également que le travail exclusif de l’explosivité provoque l’atteinte d’un pallier dans la progression de cette qualité. De plus, le travail d’endurance est un élément intéressant à mettre en œuvre pour améliorer la puissance de la main et des doigts mais il n’est pas selon nous la clé pour engendrer une progression significative et durable. Or dans les pratiques actuelles, la main et les doigts sont travaillés énormément en endurance et en explosivité. On peut parler d’une focalisation du travail sur la qualité d’endurance de vitesse ou endurance d’explosivité. Soit dit en passant, la main et les doigts ne sont pas les seules zones à être travaillées de cette manière dans les pratiques actuelles. Le niveau d’expertise dans la pratique du renforcement musculaire des meilleurs joueurs français relève de l’amateurisme quand ceux-ci devraient avoir été amenés tout au long de leur parcours et surtout en bout de chaîne à remplir un carnet de performances impressionnant et plein…

 

De nouvelles perspectives…

Partons du postulat suivant, la main et les doigts du joueur de badminton doivent être les plus explosifs possibles. Pour améliorer l’explosivité d’une zone qui est sans cesse travaillée en explosivité par la pratique du badminton, il nous faut augmenter sa réserve de force. Deux raisons nous poussent à faire cette préconisation :

  • La réserve de force permettra d’augmenter le potentiel de vitesse en rééquilibrant la balance Force-Vitesse d’une dominance de la valence Vitesse vers un ratio optimal entre Force et Vitesse.
  • Plus la réserve de force, c’est-à-dire la différence entre la force maximale et la force déployée lors d’un match de badminton par la main et les doigts (% très faible de Fmax), est importante, plus la capacité à reproduire l’effort le sera également.
  • LES forces doivent être ciblées et développées : Fmax iso, F(d), F(e), F(a) (voir formation à venir).

Autrement dit, un travail de la main et des doigts axé vers un développement de la Fmax permettra non seulement de développer l’explosivité mais aussi l’endurance de ces zones.

Or pour développer la Fmax de la main et des doigts, il faut utiliser des méthodes, exercices et charges qui ne permettront de faire qu’1 à 5 répétitions pour des experts, 6 à 10 pour des débutants… Par exemple sur un bloc de 5*5 répétitions, il doit être impossible de faire 1 seule répétition de plus. Admettons que ce type de travail, qui plus est au niveau de la main et des doigts, n’est (presque) jamais employé dans la sphère du badminton.

Mettons donc tout de suite de côté la raquette lourde qui, si elle a son intérêt, ne développe la force de la main et des doigts que de manière très limitée. En effet, il parait difficile d’imaginer une raquette si lourde que l’on ne pourrait la mobiliser que sur cinq répétitions !!

En revanche, le diamètre de la plupart des barres et haltères de musculation est assez proche de celui du manche d’une raquette de badminton, rendant leur utilisation particulièrement spécifique pour notre sport. Par exemple, le soulevé de terre  en pronation large demandant un effort maximum au niveau de la prise va entraîner inévitablement (souvent à la surprise du débutant) l’ouverture de la main, c’est-à-dire l’échec neuromusculaire. Cet exemple illustre à quel point nous aurions intérêt à nous approprier des exercices issus de l’haltérophilie, de la force athlétique et du bodybuilding.

 

Bon entraînement intelligent à tous !

 

Maxime Michel
DESJEPS Badminton
Préparateur physique

Philippe Michel
Professeur Agrégé EPS

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