Dossier Bad n°13

Dossier Bad n°13

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 La Force pour le joueur de badminton

Pourquoi est-elle essentielle ?

La force n’est pas à proprement parler LA qualité qui nous vient à l’esprit lorsque l’on parle de badminton. D’ailleurs, si l’on plaçait Monsieur et Madame tout le monde devant un match de badminton de haut-niveau et qu’on leur demandait de nous donner les principales qualités physiques des joueurs à l’écran, gageons que la force ne serait pas de la partie. Les qualités simplement exprimées par des néophytes, dont les remarques naïves sont parfois pleines de bons sens, seraient certainement l’explosivité, la souplesse, l’endurance ou encore la puissance. Or, chacune de ces qualités est en lien avec la force. Parfois même, la stagnation dans le développement de ces qualités trouve sa source dans l’inutilisation du travail de force. Mais s’il faut que le joueur de badminton fasse du travail de force, ne va-t-il pas « gonfler » ? Ne risque-t-il pas s’il est pubère ou pré-pubère de voir sa croissance stoppée ? Ne risque-t-il pas de se blesser sous les charges lourdes ? Laissons nos préjugés de côté le temps de cette lecture.

 

Pourquoi travailler la force ?

 

Avant de relier le travail de force au badminton, il nous faut bien comprendre que le mot force n’est pas automatiquement connecté à la fonte. Sortons de nos esprits les haltères, les barres olympiques et autres salles de musculation remplies de machines faites pour le travail analytique. Remplaçons ces images par celle d’un nourrisson. Imaginons le allongé sur le ventre et cherchant à se redresser. Il prend appui sur ses mains en repoussant le sol ce qui lui permet de plier une jambe et de prendre un troisième appui sur son pied. Ce nourrisson réalise sa première fente. Ces trois appuis lui permettent de redresser son buste et de ramener son autre jambe pour se retrouver accroupi. Il ne lui reste plus qu’à réaliser son premier squat pour être debout. La nature nous oriente elle-même dès notre plus jeune âge vers un travail de force ô combien fonctionnel et nous donne les réponses aux questions : faut-il faire du travail de force pour « les jeunes » ? Le travail de force nécessite-t-il obligatoirement des charges lourdes ?

 

Pourquoi le travail de force est-il essentiel en badminton ?

 

Le travail de force est essentiel en badminton selon plusieurs approches :

 

  • Selon une première approche, les performances de force maximale sont fortement corrélées aux performances de vitesse. La relation entre la force et la vitesse interindividuelle est très disparate et nécessite des tests pour déterminer les besoins de chacun. Néanmoins, il est aisé de remarquer que l’entraînement de la vitesse est souvent recherché en badminton ce qui n’est pas le cas de la force. Il est donc possible de formuler l’hypothèse suivante : les joueurs de badminton pourraient avoir une valence vitesse très prononcée dans la relation force-vitesse. Or se priver de développement dans le domaine de la force revient à limiter sa progression dans celui de la vitesse… De plus, le travail de force, qui est souvent corrélé à tort à la prise de masse et/ou de volume musculaire, permet d’améliorer le recrutement et la synchronisation des unités motrices. Il permet également d’augmenter la raideur du système musculo-tendineux ce qui est un facteur de performance non-négligeable en badminton (voir Dossier BAD n°2)
  • Selon une deuxième approche plus novatrice, le travail de force aurait aussi des effets positifs sur la capacité du joueur de badminton à tenir une haute intensité d’effort durant un match « marathon ». En effet, le travail de la force maximale aura plusieurs effets bénéfiques :
    1. Il aura un effet positif sur l’économie du mouvement par une meilleure activation des unités motrices. Le temps de contact au sol en sera également diminué par un meilleur effet de stockage-restitution de l’énergie et une meilleure coordination intra et intermusculaire.
    2. Il permet d’augmenter la force des fibres de type I. Au cours d’un match à rallonge, les fibres de type I pourraient perdre en force de par leur sur-utilisation. Cette chute du niveau de force est petit à petit remplacée par les fibres de type II, beaucoup moins économiques. Elle s’accompagne donc rapidement d’une augmentation de la fatigue et donc de la performance. Le travail de la force maximale permettra de repousser cette échéance en renforçant les fibres de type I car ce type de travail sollicite toutes les fibres ! On a tendance à l’oublier…

La mise en œuvre d’un travail de force autour de ces deux approches suppose le choix :

 

  • des groupes et chaînes musculaires sollicités spécifiquement en badminton.
  • des méthodes de travail (intensité, temps de travail, temps de récupération, nature de la récupération…)
  • L’analyse des particularités individuelles (postures, morphologies…)

 

Ces choix et leurs implications concrètes ne peuvent être développés que lors de séances pratiques. Ce Dossier BAD, comme tous les autres, ne peut en aucun cas donner un programme clé en mains, rarement pertinent dans le but d’améliorer la performance en badminton tout en préservant l’intégrité physique.

 

Conclusion

 

Le travail de force est le grand oublié dans l’entraînement du joueur de badminton. Pourtant, les chocs pliométriques générés par la pratique du badminton peuvent être égaux à plusieurs fois le poids du corps. De même, les efforts excentriques dans des positions de fentes profondes entraînent des contraintes mécaniques souvent supérieures à la plupart des exercices avec charges qu’il nous ait été donné d’observer dans le monde du badminton. La conclusion est donc simple, peu de joueurs aujourd’hui sont réellement préparés aux contraintes phénoménales qu’engendre le badminton. La chance (ou plutôt la malchance !) génétique, contextuelle, temporelle décide de la résistance de nos joueurs (voir sur cette question «La philosophie des Dossiers BAD »). Pourtant, le poids de notre propre corps, s’il est utilisé judicieusement, offre déjà des perspectives plus que satisfaisantes. Les seuls freins au travail de force sont l’acquisition de connaissances et l’imagination dans la construction de situations adaptées, car il peut se faire avec peu ou pas de matériel. Bien sûr, des équipements de haute qualité, comme on en voit dans certains centres, peuvent offrir des possibilités illimitées. Mais posséder de bons équipements ne suffit pas, encore faut-il les utiliser de manière pertinente…

 

Que la force soit avec vous !

 

Bon entraînement intelligent à tous !

 

 

 

Maxime Michel
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Dossier Bad n°12

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Le travail en instabilité
Ami ou ennemi du joueur de badminton ? 

L’instabilité et la position parfaite sans le moindre mouvement parasite sont des denrées rares que de nombreux sportifs recherchent avec sagacité. Le joueur de badminton ne doit pas faire exception à la règle. Est-il besoin de démontrer les plus-values qu’aurait un joueur « expert » dans ce registre ? La liste serait longue : augmentation de la précision, de l’économie de mouvement, amélioration de la prise d’information et de décision… Le travail en instabilité est une des méthodes à utiliser pour répondre au besoin en stabilité du joueur de badminton. Mais pour autant, le travail en instabilité doit-il être systématique ? N’y-a-t-il pas des cas où ce type de sollicitation est contre-indiqué ? Comme toujours en préparation physique, il n’y a pas de méthode miracle ne souffrant aucune contre-indication…

 

Quels sont les bienfaits du travail en instabilité ?

 

Les effets du travail en instabilité vont au-delà du simple travail prophylactique. Ce travail ne peut se résumer à tenir en équilibre à cloche pied sur un plateau de Freeman… En badminton comme dans de nombreux sports, l’un des déterminants de la performance est la capacité du sportif à exprimer ses qualités dans un milieu instable. Le joueur doit prendre des informations, prendre des décisions en situation dynamique, être précis dans ses coups et ses déplacements malgré le masquage des frappes de son adversaire ainsi que les feintes visant à donner de fausses informations. De plus, le joueur de badminton est sans cesse en recherche de stabilité dans des positions parfois extrêmes de fentes ou de sauts en torsion. La stabilité ou l’équilibrioception* du joueur de badminton est donc dynamique et non statique ce qui nous oriente déjà sur les formes de travail vers lesquelles il faut tendre. De la qualité de l’équilibrioception dépend la disponibilité attentionnelle pour les autres tâches sans oublier l’efficacité et l’efficience des mouvements. Dans ce contexte, le travail en instabilité permet de mobiliser davantage la musculature centrale que du travail sur support stable. En effet, « les mouvements segmentaires perturbant la position du tronc affectent autant la musculature profonde qui maintient le rachis que celle qui rend solidaire le tronc du bassin » (REISS, PREVOST, 2013). Anderson et Behm ont montré sur un exercice de squat que plus l’instabilité est élevée, plus on engage les muscles proches de la colonne vertébrale, de la ceinture lombo-abdominale et de contrôle de la cheville. De plus, l’activité électromyographique (EMG) est plus conséquente sur la phase concentrique (contraction avec rapprochement des insertions musculaires) du mouvement que sur la phase excentrique (contraction avec éloignement des insertions musculaires) en raison des grandes perturbations de l’équilibre lors de la phase de poussée.

 

A retenir : le travail en instabilité permet de travailler sur la musculature profonde ce qui constitue un travail de gainage du centre du corps ainsi que des muscles et articulations responsables du mouvement en question.

 

*Equilibrioception : la capacité à gérer l’équilibre à partir de l’ensemble des informations provenant des systèmes proprioceptifs et vestibulaires (oreille interne).

 

Quelles sont les règles à respecter ?

 

Nous avons vu que l’activation était fortement accentuée dans la partie centrale mais cela se fait au détriment de la partie périphérique. La production de force (sur les unités motrices responsables du mouvement) est donc diminuée lorsque l’on réalise des exercices sur support instable par rapport à des supports stables. Les exercices sur supports instables sont donc intéressants mais il faut savoir que s’ils sont utilisés systématiquement, cela peut affecter les capacités de force maximale et aussi de vitesse maximale. Néanmoins, certaines études ont montré des relevés électromyographiques lors d’exercice en situation instable très surprenant avec des sollicitations des muscles stabilisateurs allant de 10 à 900% de plus que les exercices en situation stable…

 

Quelques conseils (parmi d’autres) concernant le travail en instabilité :

 

  • Ne pas placer ce genre de travail avant des sollicitations demandant une grande activation neuromusculaire si l’on poursuit un objectif de développement. Néanmoins, placer un travail de vitesse suite à un travail en instabilité peut être intéressant pour limiter les effets négatifs de ce travail sur les qualités de vitesse.
  • Ce type de travail est très intéressant pour :
    1. cibler la stabilité centrale et renforcer la musculature profonde,
    2. rééquilibrer par des exercices unilatéraux,
    3. améliorer la posture,
    4. permettre aux joueurs de récupérer d’éventuels traumatismes par le travail de charges lourdes.
  • Trop d’instabilité peut entraîner des sollicitations des muscles stabilisateurs extrêmement importantes et inhabituelles. Cela peut être difficile à supporter même pour des sportifs de haut-niveau. Pour ce genre d’exercice, le principe de progressivité est toujours de mise.

 

Conclusion

 

Le travail en instabilité ne répond pas seulement à un besoin en prophylaxie ; il est aussi une méthode redoutable et incontournable dans le développement du joueur de badminton lorsque la performance ET le respect de l’intégrité physique sont les mots d’ordre de l’entraînement. Néanmoins, ce type de travail comme tout autre est soumis à des règles de fonctionnement. Il doit s’articuler intelligemment avec l’ensemble des composantes de l’entraînement pour s’imbriquer avec pertinence dans le puzzle complexe qui conditionne et construit la performance. Pour finir, il nous faut souligner que le travail en instabilité est une méthode parmi d’autres permettant de répondre à la quête de stabilité du joueur de badminton. Les notions de changement de rythme, de forme de corps et d’appuis doivent être abordées pour coller aux besoins du joueur de badminton.

 

Bon entraînement intelligent à tous !

 

 

Maxime Michel
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Dossier bad n°11

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Planifier pour le badminton : construire le chemin de la performance

La planification, un gros mot parfois, une utopie juvénile souvent. Les problématiques particulières et complexes liées à l’acte de planification pour le badminton ne doivent pas entamer notre détermination à construire la progression de nos joueurs. Au contraire, elles devraient nous pousser à questionner les manières de planifier dans les autres sports, à nous remettre en question et à innover pour répondre aux besoins particuliers des joueurs de badminton. Comment s’adapter aux calendriers surchargés des joueurs de badminton tout en les faisant progresser ? Comment adapter la planification aux imprévus ? Et tout simplement, comment organiser dans le temps à court et moyen terme les contenus d’entraînement pour faire progresser les joueurs ? Autant de questions qui méritent mieux que de botter en touche… Malheureusement, l’acte de planification se résume encore trop souvent à poser les compétitions sur un calendrier. S’il s’agit de la première étape de planification et qu’elle est parfois plus complexe qu’il n’y parait, elle est très loin d’être suffisante.

 

Programmer/planifier un cycle pour un joueur badminton :

 

Micro-cycle, macro-cycle, méso-cycle…Autant de mots qui complexifient une planification et font de celle-ci une véritable « bouillabaisse intellectuelle » (F. Aubert). Le terme de cycle et sa modestie nous suffit amplement. Il définit une période que l’on se donne pour se concentrer sur quelques objectifs. Il est donc indispensable de définir conjointement avec le joueur des objectifs à atteindre sur les plans :
Lorsque l’analyse ci-dessus a été faite, il vous faut déterminer des objectifs pour votre séance. Ceux-ci se basent sur :

 

  • Energétiques.
  • Structurels.
  • Posturaux.
  • Emotionnels.
  • Attentionnels.
  • Tactico-techniques : décisionnels, informationnels, motricité.
  • Hygiène de vie…

 

Sans oublier bien sûr les objectifs de résultat. Pour autant, se fixer des objectifs de résultat sans aborder les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre risque, au final, d’être une expérience bien décevante et frustrante…

Cette liste ci-dessus est exhaustive. A chacun ses besoins et tous ne peuvent être menés de front sur une même séance ou un même cycle ! Une fois les objectifs fixés, il vous faut tracer le chemin pour les atteindre. Chacune de vos séances et de vos cycles seront un pavé de plus placé sur la route qui conduit à l’atteinte de vos objectifs. Chaque cycle ne doit pas avoir plus de 3 objectifs dominants afin d’avoir un réel impact sur ceux-ci. Contrairement aux objectifs de séance, ceux-ci peuvent être en opposition car lors d’un cycle, il sera possible de programmer des intervalles de temps suffisant pour les développer simultanément.

 

Exemple : Il est possible dans un même cycle de combiner un développement de la souplesse (élasticité) avec un travail traumatisant (qui engendre des courbatures) comme le travail excentrique. Ce qui est déconseillé dans la plupart des cas dans une même séance.

 

La durée de vos cycles dépend :

  • De la nature des objectifs fixés.
  • De l’écart entre les capacités du joueur au début du cycle et les capacités à atteindre en fin de cycle.
  • De l’expertise du joueur dans les contenus que vous allez lui proposer (plus l’expertise est importante, plus la marge de progression est faible).
  • Des échéances à court, moyen et long terme.

 

Planifier une saison pour un joueur de badminton

Vous l’avez compris, le cycle se situe entre la programmation et la planification. A cette échelle, il est encore possible de programmer avec une certaine précision, d’anticiper les adaptations que vont provoquer vos sollicitations, de prévoir une petite marge de manœuvre pour s’adapter à l’imprévisible et rester cohérent avec vos objectifs. A l’échelle de la saison, il faut bien l’avouer, notre pouvoir de prédictibilité est très réduit. L’omniscience nous faisant défaut, il va nous falloir tabler pour un principe indispensable en planification : la construction sur le long terme. Hors, celle-ci n’a d’intérêt que si l’on met en place des moyens pour se remettre en question de manière permanente et avec objectivité.

 

La mise en place d’une quantification d’autocorrection nous semble être une manière redoutable de remise en question synonyme d’une progression perpétuelle et d’une précision sans cesse accrue dans la planification. Il ne s’agit ni plus ni moins que de savoir ce que l’on a fait et d’en évaluer l’impact sur la forme, la santé et la performance des joueurs afin d’y apporter des ajustements intelligents.

 

Conclusion

L’entraînement n’est-il pas le temps où l’on propose des contenus visant à provoquer des adaptations chez les joueurs afin de les rendre meilleurs ? Si tel est le cas, n’est-il pas indispensable de connaitre les effets attendus de ces contenus d’entraînements et d’évaluer leurs effets réels sur les joueurs ? C’est cela même l’individualisation. Dans ce postulat, la planification en badminton se pose comme une activité ondulatoire face aux problématiques conjointes de progression et de performance sur les compétitions, et comme une activité adaptative de par la perpétuelle remise en question des connaissances face aux expériences analysées. Rappelons néanmoins que les connaissances sont indispensables pour assurer la cohérence, de la mise en œuvre à l’interprétation. Enfin, se pose la question de planifier la carrière d’un joueur… Est-ce possible ? Est-ce pertinent ? Si le terme de planification est un peu prétentieux à ce niveau d’action, celui de chemins à emprunter est plus adapté. Les chemins de développement des différentes qualités se construisent et n’ont de sens que s’ils ont des objectifs comme points de mire. Chaque qualité, selon les objectifs et les individus doit emprunter un chemin particulier et adapté avec un point de départ cohérent vis-à-vis de la direction que l’on veut donner à notre travail.

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Dossier bad n 10

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Programmer une séance de badminton

La planification, dans le monde du badminton, est largement débattue, critiquée voir reniée. Pourtant, les sports à dominante énergétique et structurelle ne font surtout pas l’impasse sur la planification. Nous nous passerons de démontrer que ces disciplines obligent à optimiser au maximum cet aspect. Mais pourquoi le badminton fait-il le choix de s’en passer ? Certes, le badminton n’est pas un sport à dominante énergétique et structurelle. Si les dimensions techniques, tactiques et psychologiques/mentales ont des parts très importantes dans la performance en badminton, faut-il pour autant négliger les dimensions énergétique et structurelle. Alors, n’est-il pas dommage de se passer de cette optimisation qu’apporterait un effort de planification ?

 

Savoir où l’on va

 

La programmation d’une séance fait partie intégrante de la planification. Elle est un pavé savamment placé sur le chemin qui mène à la finalité déterminée conjointement avec le joueur. Autrement dit, il n’est pas possible de programmer une séance intelligemment si l’on n’a pas déterminé au préalable où l’on va. Qui entreprend et part en voyage sans connaitre sa destination ? Qui commence à construire sa maison sans avoir une idée de son état final ?

 

Savoir ce que l’on fait

 

C’est, il me semble, l’exigence préalable incontournable à la programmation d’un entraînement. Pour cela, il faut être à même d’identifier les charges physiques d’un entraînement. Les charges mentales et émotionnelles sont également à prendre en compte mais nous n’en parlerons pas ici. Les charges physiques regroupent :

 

    • Les charges énergétiques : elles sont liées aux filières énergétiques.
    • Les charges structurelles : elles sont liées aux différentes structures de l’organisme (muscles, tendons, fascias…)

 

L’enjeu est donc d’être capable d’analyser les charges physiques d’un entraînement, d’un match et d’une compétition. L’exercice n’est pas si simple et demande un certain nombre de connaissances et beaucoup de pratique.

 

Déterminer des objectifs pour sa séance

 

Lorsque l’analyse ci-dessus a été faite, il vous faut déterminer des objectifs pour votre séance. Ceux-ci se basent sur :

 

  • Les charges des séances précédentes.
  • Les réponses des joueurs face aux séances précédentes (fatigue, courbatures, succès/échec…)
  • Les charges des séances suivantes pour être dans une logique construite.
  • Les objectifs du cycle.
  • Les échéances à court terme.
  • Les objectifs de la saison et de la carrière, c’est-à-dire les objectifs à long et très long terme.

 

Les objectifs de votre séance ne doivent pas être trop nombreux. Nous vous en conseillons trois au grand maximum. Avec 3 objectifs, il est déjà difficile que ceux-ci ne s’opposent pas malgré une organisation intelligente. Au-delà, vous aurez dans la quasi-totalité des cas des objectifs en opposition physiologique ce qui les « annulera » en quelque sorte.

 

Un exemple : le travail de Force maximale (indispensable au joueur de badminton, et tout à fait réalisable sans avoir une salle de musculation à disposition) couplé avec un travail à dominante aérobie au cours d’une même séance verra ces deux qualités limitées dans leur développement.

 

En revanche, certaines formes de travail concernant différentes qualités, lorsqu’on les couple dans une même séance et parfois dans un même exercice se sublimeront les unes les autres. On entrevoit alors un entraînement de très haute qualité, intelligent et bienveillant.

 

Un exemple : la proprioception couplée directement avec un travail de vivacité et/ou de pliométrie permet un pré-recrutement des unités motrices.

 

Conclusion

 

L’intérêt de planifier en badminton n’est pas à débattre ; s’il y a débat, il réside dans la manière de planifier. Comme il ne serait pas pertinent de faire une planification type pour le badminton, il devient fondamental de construire des planifications adaptées aux contextes particuliers de chaque structure d’entraînement et aux problématiques individuelles pour assurer cohérence et efficacité. La programmation qui se situe, vous l’avez compris, à une plus petite échelle, ne peut se passer d’une planification. Programmer sa séance ou sa semaine sans planifier la suite n’a aucun sens. Pourtant, la programmation de séance est bien moins sujette à la critique. Cela étant dit, nous pensons avoir montré ici les différences fondamentales entre programmer sa séance et préparer sa séance…

 

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Dossier Bad n°9

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Abdominaux et badminton : 3 notions indispensables
Partie 2

Un premier article a traité des pratiques concernant le travail abdominal souvent inadaptées à la performance et à la préservation de l’intégrité physique des joueurs de badminton (Voir Dossier Bad n°6). Ce dernier a tenté de mettre en évidence les deux principales erreurs à ne pas commettre : le rapprochement des épaules et du bassin ainsi que le raccourcissement des grands droits. Dans cette deuxième partie, nous allons aborder trois notions indispensables (parmi d’autres) à un travail abdominal optimum et soucieux de préserver le corps des joueurs de badminton.

La respiration : logique ! Mais pas si facile…

Rares sont ceux qui se demandent s’ils respirent à l’endroit. Et pourtant, beaucoup seraient surpris de constater que la position verticale et l’avachissement quotidien surtout en position assise ont la fâcheuse tendance à nous faire respirer à l’envers : le diaphragme remonte à l’inspiration et descend à l’expiration. Il ne joue donc plus son rôle de piston. La respiration à l’envers, c’est la respiration thoracique, celle qui est malheureusement souvent utilisée dans la pratique des abdominaux. Le thorax est mobile, le ventre rentre à l’inspiration et les abdominaux se distendent à l’expiration (le ventre sort)…
Pour autant, la respiration abdominale ne doit pas être active à l’inspiration. Autrement dit, il ne faut pas se forcer à gonfler le ventre à l’inspiration cela provoquerait une distension des abdominaux. Pour éviter cela, il faut commencer par expirer (il y a toujours de l’air à expirer) afin de provoquer une inspiration réflexe grâce au diaphragme. Cette première expiration permet également de contracter le transverse dans sa partie basse pour positionner les viscères dans la partie supérieure du ventre et les empêcher de descendre. Dans le cas contraire, les viscères descendent et la pression intra-abdominale augmente pouvant entraîner à terme des problèmes d’incontinence par exemple… La contraction abdominale se fait donc toujours du bas vers le haut !

La contraction périnéale : protection et point d’ancrage

Une contraction abdominale devrait toujours être précédée d’une contraction périnéale que l’on doit maintenir pendant tout l’effort. Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, la contraction doit aller du bas vers le haut. Or, le périnée étant étroitement lié au transverse pour le maintien en place des organes, sa contraction doit intervenir dès le début de l’expiration. Elle permet de protéger et fournit un point d’ancrage à l’effort bien que cela ne veuille pas dire que la poussée doit se faire vers le bas mais bien vers le haut. Le principe de protection et de renforcement dans le cas des abdominaux reposent sur l’un des muscles les moins entraînés en badminton : le transverse. Sa partie inférieure que l’on appelle transverse superficiel est pourtant positionnée de manière stratégique. En effet, cette position la plus basse du ventre la rend faible en raison des différents bras de levier et des organes qu’il soutient (vessie, utérus, intestin). Pourtant, un joueur qui bénéficierait d’une grande solidité à ce niveau aurait de quoi produire des mouvements puissants à partir d’appuis stables. Des études ont aussi su montrer que la contraction du transverse entraînait des contractions automatiques de certains muscles du dos responsables de la tenue de la colonne vertébrale. Bref, le transverse semble être l’un des meilleurs alliés d’un gainage efficace et donc du joueur de badminton.



L’auto-grandissement : comment s’en passer… ?

L’auto-grandissement, c’est-à-dire l’éloignement volontaire des épaules et de la tête par rapport au bassin et/ou inversement, est le garant d’une bonne respiration en permettant au diaphragme de jouer son rôle de piston et donc d’un bon travail abdominal. Il empêche le tassement, la cambrure et le rapprochement des vertèbres. Il est donc indispensable au travail abdominal et peut permettre de lier récupération, abdominaux et travail postural. En effet, à la fin d’une séance (souvent le soir), les vertèbres ont subi de lourdes pressions et des chocs répétés auxquels il faut ajouter une journée où la pesanteur les a tassées les unes sur les autres. La pratique d’auto-grandissement en récupération semble donc être un atout non-négligeable dans la lutte contre le tassement des vertèbres. De plus, les exercices de correction posturale (souvent basés sur l’auto-grandissement) que l’on peut aussi placer à l’échauffement pourront permettre à l’entraîneur de faire d’une pierre trois coups.

Le travail abdominal est l’un des domaines d’investigation où le badminton n’a que trop à apprendre des autres disciplines. Nombreuses sont celles qui ont compris que la respiration est étroitement liée au gainage, que la posture est garante de l’intégrité physique et de la performance. Pourtant aujourd’hui encore, même les plus hautes strates du badminton français se passent de ces méthodes, entre autres, pourtant indispensables à l’ambition la plus élevée tout en minimisant les risques.

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