Dossier Bad n°20

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reprise d'appuis

La reprise d’appuis en badminton : analyse et périmètre de travail

L’analyse épistémologique des pratiques sportives compétitives est essentielle pour appréhender dans leur ensemble les évolutions des différentes dimensions de la performance. Si l’on observe un geste technique particulier et l’évolution que cette technique a subi au cours du temps, alors il devient possible d’en saisir l’essence et de tenter de se placer en projection. Dans l’analyse d’un geste technique, il peut aussi être intéressant de faire des rapprochements avec les techniques utilisées dans d’autres disciplines. Des connaissances au niveau biomécanique et anatomique permettent d’être précis et facilitent une réflexion basée sur le bon sens et la logique. La reprise d’appuis en badminton peut paraitre simple dans sa réalisation, mais elle est soumise comme tout geste technique à des « lois d’efficacité ». Ce n’est qu’à l’intérieur de ces lois que chacun peut avoir son degré de liberté, son optimisation particulière. La connaissance de ces principes de fonctionnement communs est donc essentielle pour ne pas nuire à court et long termes à la performance et/ou à l’intégrité physique. Cela vaut aussi bien pour la pratique compétitive que pour le choix des méthodes d’entraînement. Nous allons donc nous attacher dans ce Dossier BAD à décrire ce qu’est une reprise d’appuis en badminton au travers d’aspects biomécaniques et anatomiques fondamentaux, et à poser le cadre méthodologique dans lequel le travail de la reprise d’appuis devrait se placer.

Qu’est-ce qu’une reprise d’appuis en badminton ?

Mettons de côté certains aspects multifactoriels complexes concernant la reprise d’appuis comme la prise d’information-décision en situation dynamique ou encore l’accélération multidirectionnelle. Concentrons-nous sur les aspects biomécaniques et anatomiques de base. Fondamentalement, la reprise d’appuis en badminton, c’est de la pliométrie.Mais qu’est-ce que la pliométrie ? Il s’agit de la capacité à rebondir en percutant (le sol par exemple) ou non (un contre-mouvement, le plus connu étant le CMJ ou Contre-Mouvement Jump). Lors d’un rebond comme une reprise d’appuis, le joueur met en jeu des structures actives (ses muscles se contractent) et des structures passives qui renvoient simplement l’énergie à la manière d’une balle rebondissante. La capacité à renvoyer de manière efficace l’énergie de ces structures passives est importante car il s’agit d’une énergie « gratuite » puisqu’elle ne demande aucune dépense énergétique. Gardons également en tête qu’une contraction pliométrique n’est autre que la succession d’une contraction excentrique et d’une contraction concentrique. Cela étant dit, il nous faut maintenant considérer que chacun a un degré de liberté quant à la part d’utilisation optimale des structures actives et passives tout en sachant que plus la part des structures actives est conséquente, plus la dépense énergétique sera grande. De même, le degré de percussion du sol lors de la reprise d’appuis (la hauteur du saut d’allègement) est à optimiser de manière individuelle car tous non pas la même rentabilité selon la hauteur de la « chute » et le rebond à produire (hauteur, direction, délais, précision…). Enfin, il faut aussi prendre en compte les particularités individuelles quant aux zones de travail prédominantes lors d’un rebond. Si les tendons d’Achille constituent le principal ressort lors d’un rebond comme une reprise d’appuis, la part d’utilisation des différents chefs du quadriceps, des gastrocnémiens, des soléaires et des extenseurs de la hanche peut varier de manière considérable d’un joueur à l’autre.

Maintenant que les bases sont posées, posons-nous certaines questions d’actualité : faut-il s’entraîner à frapper le sol le plus fort possible lors de la reprise d’appuis ? Est-ce qu’être capable de faire beaucoup de bruit en frappant le sol est un marqueur pertinent de la puissance de démarrage lors de la reprise d’appuis ?

Pour répondre à ces questions, il nous faut nous demander si le critère de réussite (faire le plus de bruit possible en frappant le sol) est bien pertinent au regard de la spécificité de la reprise d’appuis du joueur de badminton. Nous devons également répondre à une interrogation forte à ce sujet, à savoir : la recherche de « bruit » lors du travail de la reprise d’appuis est-elle traumatisante ? Tout d’abord, la reprise d’appuis en badminton se fait sur l’avant du pied puisqu’il s’agit de pliométrie et que l’utilisation du tendon d’Achille y est grandement soumise. Or, si l’on tente de faire du bruit en frappant le sol sur l’avant pied, le résultat sera bien décevant comparé à un choc « plein pied ». Le critère de réussite choisi peut donc être facilement biaisé par un joueur malin. D’ailleurs, soulignons qu’une attaque plein pied du sol se fait en haltérophilie de manière extrêmement violente mais pour des raisons différentes, par exemple un renvoi de force verticale du sol, un gainage en réaction au choc, une recherche de stabilité et de puissance sur l’extension de la jambe et de la hanche. Une attaque violente sur l’avant du pied lors d’un travail de la reprise d’appuis pourra avoir comme conséquence de placer le genou en avant de la pointe des pieds ce qui peut être traumatisant lors de chocs pliométriques répétés. Le tendon d’Achille sera également mis à rude épreuve puisqu’il sera le principal frein aux chocs puissants engendrés par la chute, le poids de corps et les puissants muscles quadriceps principalement. En revanche, la recherche de non bruit lors du rebond sera intéressante pour travailler la capacité de freinage, c’est-à-dire la phase excentrique de la contraction pliométrique, ce qui permettra d’augmenter la qualité de rebond, et donc la puissance de démarrage. De plus, cela préparera à un travail plus quantitatif et encore plus exigeant.

Pour rappel, voici un exemple méthodologique de travail de force explosive pliométrique : de 4 à 8 séries de 6 à 12 répétitions avec une hauteur de chute inférieure à 60cm et un temps de récupération inter-séries de 2min au minimum.

Bon entraînement intelligent à tous !

 

Maxime Michel
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Dossier Bad n°19

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Comprendre la fente du joueur de badminton

Il est communément admis que l’activité physique a des vertus pour la santé. Mais la pratique du badminton n’est-elle pas dans certains cas en contradiction avec cette finalité ? Il est aisé de remarquer par simple observation visuelle les différences de volume musculaire entre les cuisses d’un même joueur de badminton. Si l’on rentre un peu plus dans le détail, on remarquera également des hypercyphoses thoraciques, des rotations antérieures de l’épaule et des relâchements de l’abdomen accompagnés d’hyperlordoses lombaires. Autant de signes précurseurs ou à l’origine de certaines pathologies. Par exemple, quel entraîneur n’a jamais eu un joueur se plaignant de mal de dos ? Sachez que ce dernier avait sans doute l’un des signes visuels énoncés plus haut. Ces modifications corporelles et posturales peuvent être le produit de la pratique du badminton et la fente y est en partie pour quelque chose. La fente et la frappe sont les deux mouvements à l’origine de l’asymétrie du joueur de badminton. De plus, ils se combinent parfaitement pour augmenter les déséquilibres tel un cercle vicieux. Nous allons donc aborder différents types de fentes ainsi que leurs conséquences sur la performance et l’intégrité physique.

Les différents types de fente

Nous allons analyser brièvement différents types de fente et tenter de mieux cerner les mécanismes sous-jacents. Bien sûr, cette « classification » ne tend pas à ranger les joueurs dans des cases. Il s’agit ici d’observables permettant de donner des axes de travail et non de prôner une méthode d’apprentissage dite du modèle. Retenons que chacun est différent et que donc chacun a sa propre manière de faire une fente. Néanmoins, certains principes anatomiques et biomécaniques sont sensiblement les mêmes pour tout le monde et rappelons-nous que le feeling du joueur ne fait pas toujours bien les choses. C’est pourquoi il est parfois judicieux de modifier certaines programmations motrices pour améliorer la performance et/ou pour préserver l’intégrité physique. Voici trois manières de faire une fente :

La fente en quadriceps

Il s’agit d’une fente avec une attaque par le médio-pied de la jambe avant, voire par l’avant du pied. Ainsi, le freinage est effectué en grande partie par les quadriceps. Ce type de fente est violent avec un freinage très bref voire parfois accompagné d’une glissade ou de plusieurs pas de freinages sur la jambe avant. Le genou a tendance à dépasser la pointe du pied ce qui ne pose pas de problème lorsque l’on est accroupi sans aucune charge additionnelle (nos ancêtres se déplaçaient de cette façon…), mais cela est très différent lorsque l’on s’arrête quasiment sur une seule jambe avec une certaine vitesse initiale… ! Le joueur aura tendance à ne pas chercher beaucoup d’amplitude dans cette fente du fait de sa violence, du peu de groupes musculaires qui y participent et de la faiblesse de ses ischios-jambiers en contraction excentrique (allongement du muscle + contraction). La stabilité pourra aussi pêcher du fait de la répartition du poids du corps sur l’avant-pied et aussi de la violence du freinage. L’autre inconvénient qui est le plus important à notre avis, sera l’augmentation du déséquilibre entre les ischios-jambiers et les quadriceps. Le joueur de badminton utilise déjà énormément ses quadriceps lors des différents rebonds et sauts. Les fentes sont les moments pour lui de solliciter aussi ses ischios-jambiers… De plus, les joueurs qui utilisent cette fente le font certainement parce qu’ils sont déjà plus forts sur les quadriceps que sur les ischios-jambiers. Le joueur veut être le plus efficace possible, il utilise donc ses zones fortes, augmentant ici des déséquilibres existant au préalable.

La fente en dos

Il s’agit d’une fente où le joueur va « ramasser en dos » pour utiliser un terme issu des sports de force. Le joueur va ainsi s’avachir sur sa jambe avant, soulageant le membre inférieur au détriment des érecteurs du rachis (lombaires). Les joueurs qui pratiquent cette fente ont adapté le mouvement de fente en fonction de leur force, c’est-à-dire en utilisant préférentiellement les érecteurs du rachis. Cette fente traduit une faiblesse au niveau des membres inférieurs et aussi au niveau abdominal. Oublions le travail de gainage postérieur pour ceux-ci au profit d’un renforcement abdominal drastique et d’un apprentissage du freinage en fente sur des angulations basses. Le travail abdominal permettra également aux joueurs dans ce cas de figure d’améliorer leur posture par un meilleur maintien de l’abdomen. Pour aller plus loin, il faudra mettre en place des exercices de corrections posturales pour lutter contre la projection avant de la tête, la rotation avant des épaules et la cyphose thoracique.

La fente en chaîne postérieure

Il s’agit d’une fente où le joueur attaque le sol par le talon avec la jambe avant tendue et le tronc légèrement penché vers l’arrière. Il s’agit en fait de produire un alignement talon-genou-bassin-épaule de façon à être dans la meilleure position pour absorber le choc du talon et freiner le plus possible la pose du pied, la flexion du genou et la chute du tronc. Vous l’aurez compris, il s’agit de la fente avant parfaite quasi-impossible à reproduire sur un terrain de badminton. Néanmoins, il est intéressant de travailler cette posture pour faire de la reprogrammation motrice au niveau de la chaîne postérieure. En effet, en travaillant cette fente sans volant en début de séance jusqu’à fatiguer les zones de travail, puis en refaisant des fentes en situation sur le terrain, vous augmenterez la sensibilité des zones fatiguées les rendant ainsi plus actives dans la pratique. Vous pourrez à terme modifier la programmation motrice lors de l’exécution d’une fente de vos joueurs. Il est courant de parler de l’attaque talon dans le monde du badminton lors de l’exécution d’une fente, mais celle-ci est insuffisante dans une optique d’équilibration des chaînes antérieures/postérieures et autour de l’articulation du genou.

Conclusion

Ce Dossier BAD a tenté d’aborder la fente de manière simplifiée en recentrant le débat sur la fente avant et dans un objectif d’augmenter sa rentabilité, son efficacité et l’équilibre corporel. Bien entendu, nous aurions pu différencier la fente « haute » en position favorable de la fente extrême en situation défavorable. De même, les fentes latérales et arrières présentent également des particularités au niveau biomécanique particulièrement intéressantes à décrire et indispensables à la mise en place d’une construction motrice raisonnée. Même si les programmations motrices peuvent être modifiées à tous âges, ce travail sera très payant sur le long terme chez les jeunes et leur évitera surtout des traumatismes aigus et/ou chroniques potentiellement handicapant dans leur pratique comme dans leur vie future.
Gardons en tête deux points essentiels :

  • Le premier est que si le badminton n’est pas le meilleur sport pour préserver ou améliorer sa santé, cela dépend uniquement de la manière dont on le pratique. La manière « naturelle » de chacun à faire une fente avant en fait partie.
  • Le deuxième point à retenir est que la recherche de performance en badminton n’est pas forcément corrélée à une détérioration de l’intégrité physique et mentale. Lorsque l’on part de ce postulat et qu’on analyse la biomécanique de la fente en badminton, on remarque que la recherche d’une fente équilibrée rime avec la production d’une fente performante. Il serait donc dommage de s’en passer.

Bon entraînement intelligent à tous !

Maxime Michel
DESJEPS Badminton
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Philippe Michel
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Dossier Bad n°13

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 La Force pour le joueur de badminton

Pourquoi est-elle essentielle ?

La force n’est pas à proprement parler LA qualité qui nous vient à l’esprit lorsque l’on parle de badminton. D’ailleurs, si l’on plaçait Monsieur et Madame tout le monde devant un match de badminton de haut-niveau et qu’on leur demandait de nous donner les principales qualités physiques des joueurs à l’écran, gageons que la force ne serait pas de la partie. Les qualités simplement exprimées par des néophytes, dont les remarques naïves sont parfois pleines de bons sens, seraient certainement l’explosivité, la souplesse, l’endurance ou encore la puissance. Or, chacune de ces qualités est en lien avec la force. Parfois même, la stagnation dans le développement de ces qualités trouve sa source dans l’inutilisation du travail de force. Mais s’il faut que le joueur de badminton fasse du travail de force, ne va-t-il pas « gonfler » ? Ne risque-t-il pas s’il est pubère ou pré-pubère de voir sa croissance stoppée ? Ne risque-t-il pas de se blesser sous les charges lourdes ? Laissons nos préjugés de côté le temps de cette lecture.

 

Pourquoi travailler la force ?

 

Avant de relier le travail de force au badminton, il nous faut bien comprendre que le mot force n’est pas automatiquement connecté à la fonte. Sortons de nos esprits les haltères, les barres olympiques et autres salles de musculation remplies de machines faites pour le travail analytique. Remplaçons ces images par celle d’un nourrisson. Imaginons le allongé sur le ventre et cherchant à se redresser. Il prend appui sur ses mains en repoussant le sol ce qui lui permet de plier une jambe et de prendre un troisième appui sur son pied. Ce nourrisson réalise sa première fente. Ces trois appuis lui permettent de redresser son buste et de ramener son autre jambe pour se retrouver accroupi. Il ne lui reste plus qu’à réaliser son premier squat pour être debout. La nature nous oriente elle-même dès notre plus jeune âge vers un travail de force ô combien fonctionnel et nous donne les réponses aux questions : faut-il faire du travail de force pour « les jeunes » ? Le travail de force nécessite-t-il obligatoirement des charges lourdes ?

 

Pourquoi le travail de force est-il essentiel en badminton ?

 

Le travail de force est essentiel en badminton selon plusieurs approches :

 

  • Selon une première approche, les performances de force maximale sont fortement corrélées aux performances de vitesse. La relation entre la force et la vitesse interindividuelle est très disparate et nécessite des tests pour déterminer les besoins de chacun. Néanmoins, il est aisé de remarquer que l’entraînement de la vitesse est souvent recherché en badminton ce qui n’est pas le cas de la force. Il est donc possible de formuler l’hypothèse suivante : les joueurs de badminton pourraient avoir une valence vitesse très prononcée dans la relation force-vitesse. Or se priver de développement dans le domaine de la force revient à limiter sa progression dans celui de la vitesse… De plus, le travail de force, qui est souvent corrélé à tort à la prise de masse et/ou de volume musculaire, permet d’améliorer le recrutement et la synchronisation des unités motrices. Il permet également d’augmenter la raideur du système musculo-tendineux ce qui est un facteur de performance non-négligeable en badminton (voir Dossier BAD n°2)
  • Selon une deuxième approche plus novatrice, le travail de force aurait aussi des effets positifs sur la capacité du joueur de badminton à tenir une haute intensité d’effort durant un match « marathon ». En effet, le travail de la force maximale aura plusieurs effets bénéfiques :
    1. Il aura un effet positif sur l’économie du mouvement par une meilleure activation des unités motrices. Le temps de contact au sol en sera également diminué par un meilleur effet de stockage-restitution de l’énergie et une meilleure coordination intra et intermusculaire.
    2. Il permet d’augmenter la force des fibres de type I. Au cours d’un match à rallonge, les fibres de type I pourraient perdre en force de par leur sur-utilisation. Cette chute du niveau de force est petit à petit remplacée par les fibres de type II, beaucoup moins économiques. Elle s’accompagne donc rapidement d’une augmentation de la fatigue et donc de la performance. Le travail de la force maximale permettra de repousser cette échéance en renforçant les fibres de type I car ce type de travail sollicite toutes les fibres ! On a tendance à l’oublier…

La mise en œuvre d’un travail de force autour de ces deux approches suppose le choix :

 

  • des groupes et chaînes musculaires sollicités spécifiquement en badminton.
  • des méthodes de travail (intensité, temps de travail, temps de récupération, nature de la récupération…)
  • L’analyse des particularités individuelles (postures, morphologies…)

 

Ces choix et leurs implications concrètes ne peuvent être développés que lors de séances pratiques. Ce Dossier BAD, comme tous les autres, ne peut en aucun cas donner un programme clé en mains, rarement pertinent dans le but d’améliorer la performance en badminton tout en préservant l’intégrité physique.

 

Conclusion

 

Le travail de force est le grand oublié dans l’entraînement du joueur de badminton. Pourtant, les chocs pliométriques générés par la pratique du badminton peuvent être égaux à plusieurs fois le poids du corps. De même, les efforts excentriques dans des positions de fentes profondes entraînent des contraintes mécaniques souvent supérieures à la plupart des exercices avec charges qu’il nous ait été donné d’observer dans le monde du badminton. La conclusion est donc simple, peu de joueurs aujourd’hui sont réellement préparés aux contraintes phénoménales qu’engendre le badminton. La chance (ou plutôt la malchance !) génétique, contextuelle, temporelle décide de la résistance de nos joueurs (voir sur cette question «La philosophie des Dossiers BAD »). Pourtant, le poids de notre propre corps, s’il est utilisé judicieusement, offre déjà des perspectives plus que satisfaisantes. Les seuls freins au travail de force sont l’acquisition de connaissances et l’imagination dans la construction de situations adaptées, car il peut se faire avec peu ou pas de matériel. Bien sûr, des équipements de haute qualité, comme on en voit dans certains centres, peuvent offrir des possibilités illimitées. Mais posséder de bons équipements ne suffit pas, encore faut-il les utiliser de manière pertinente…

 

Que la force soit avec vous !

 

Bon entraînement intelligent à tous !

 

 

 

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Dossier Bad n°12

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Le travail en instabilité
Ami ou ennemi du joueur de badminton ? 

L’instabilité et la position parfaite sans le moindre mouvement parasite sont des denrées rares que de nombreux sportifs recherchent avec sagacité. Le joueur de badminton ne doit pas faire exception à la règle. Est-il besoin de démontrer les plus-values qu’aurait un joueur « expert » dans ce registre ? La liste serait longue : augmentation de la précision, de l’économie de mouvement, amélioration de la prise d’information et de décision… Le travail en instabilité est une des méthodes à utiliser pour répondre au besoin en stabilité du joueur de badminton. Mais pour autant, le travail en instabilité doit-il être systématique ? N’y-a-t-il pas des cas où ce type de sollicitation est contre-indiqué ? Comme toujours en préparation physique, il n’y a pas de méthode miracle ne souffrant aucune contre-indication…

 

Quels sont les bienfaits du travail en instabilité ?

 

Les effets du travail en instabilité vont au-delà du simple travail prophylactique. Ce travail ne peut se résumer à tenir en équilibre à cloche pied sur un plateau de Freeman… En badminton comme dans de nombreux sports, l’un des déterminants de la performance est la capacité du sportif à exprimer ses qualités dans un milieu instable. Le joueur doit prendre des informations, prendre des décisions en situation dynamique, être précis dans ses coups et ses déplacements malgré le masquage des frappes de son adversaire ainsi que les feintes visant à donner de fausses informations. De plus, le joueur de badminton est sans cesse en recherche de stabilité dans des positions parfois extrêmes de fentes ou de sauts en torsion. La stabilité ou l’équilibrioception* du joueur de badminton est donc dynamique et non statique ce qui nous oriente déjà sur les formes de travail vers lesquelles il faut tendre. De la qualité de l’équilibrioception dépend la disponibilité attentionnelle pour les autres tâches sans oublier l’efficacité et l’efficience des mouvements. Dans ce contexte, le travail en instabilité permet de mobiliser davantage la musculature centrale que du travail sur support stable. En effet, « les mouvements segmentaires perturbant la position du tronc affectent autant la musculature profonde qui maintient le rachis que celle qui rend solidaire le tronc du bassin » (REISS, PREVOST, 2013). Anderson et Behm ont montré sur un exercice de squat que plus l’instabilité est élevée, plus on engage les muscles proches de la colonne vertébrale, de la ceinture lombo-abdominale et de contrôle de la cheville. De plus, l’activité électromyographique (EMG) est plus conséquente sur la phase concentrique (contraction avec rapprochement des insertions musculaires) du mouvement que sur la phase excentrique (contraction avec éloignement des insertions musculaires) en raison des grandes perturbations de l’équilibre lors de la phase de poussée.

 

A retenir : le travail en instabilité permet de travailler sur la musculature profonde ce qui constitue un travail de gainage du centre du corps ainsi que des muscles et articulations responsables du mouvement en question.

 

*Equilibrioception : la capacité à gérer l’équilibre à partir de l’ensemble des informations provenant des systèmes proprioceptifs et vestibulaires (oreille interne).

 

Quelles sont les règles à respecter ?

 

Nous avons vu que l’activation était fortement accentuée dans la partie centrale mais cela se fait au détriment de la partie périphérique. La production de force (sur les unités motrices responsables du mouvement) est donc diminuée lorsque l’on réalise des exercices sur support instable par rapport à des supports stables. Les exercices sur supports instables sont donc intéressants mais il faut savoir que s’ils sont utilisés systématiquement, cela peut affecter les capacités de force maximale et aussi de vitesse maximale. Néanmoins, certaines études ont montré des relevés électromyographiques lors d’exercice en situation instable très surprenant avec des sollicitations des muscles stabilisateurs allant de 10 à 900% de plus que les exercices en situation stable…

 

Quelques conseils (parmi d’autres) concernant le travail en instabilité :

 

  • Ne pas placer ce genre de travail avant des sollicitations demandant une grande activation neuromusculaire si l’on poursuit un objectif de développement. Néanmoins, placer un travail de vitesse suite à un travail en instabilité peut être intéressant pour limiter les effets négatifs de ce travail sur les qualités de vitesse.
  • Ce type de travail est très intéressant pour :
    1. cibler la stabilité centrale et renforcer la musculature profonde,
    2. rééquilibrer par des exercices unilatéraux,
    3. améliorer la posture,
    4. permettre aux joueurs de récupérer d’éventuels traumatismes par le travail de charges lourdes.
  • Trop d’instabilité peut entraîner des sollicitations des muscles stabilisateurs extrêmement importantes et inhabituelles. Cela peut être difficile à supporter même pour des sportifs de haut-niveau. Pour ce genre d’exercice, le principe de progressivité est toujours de mise.

 

Conclusion

 

Le travail en instabilité ne répond pas seulement à un besoin en prophylaxie ; il est aussi une méthode redoutable et incontournable dans le développement du joueur de badminton lorsque la performance ET le respect de l’intégrité physique sont les mots d’ordre de l’entraînement. Néanmoins, ce type de travail comme tout autre est soumis à des règles de fonctionnement. Il doit s’articuler intelligemment avec l’ensemble des composantes de l’entraînement pour s’imbriquer avec pertinence dans le puzzle complexe qui conditionne et construit la performance. Pour finir, il nous faut souligner que le travail en instabilité est une méthode parmi d’autres permettant de répondre à la quête de stabilité du joueur de badminton. Les notions de changement de rythme, de forme de corps et d’appuis doivent être abordées pour coller aux besoins du joueur de badminton.

 

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Dossier bad n°11

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Planifier pour le badminton : construire le chemin de la performance

La planification, un gros mot parfois, une utopie juvénile souvent. Les problématiques particulières et complexes liées à l’acte de planification pour le badminton ne doivent pas entamer notre détermination à construire la progression de nos joueurs. Au contraire, elles devraient nous pousser à questionner les manières de planifier dans les autres sports, à nous remettre en question et à innover pour répondre aux besoins particuliers des joueurs de badminton. Comment s’adapter aux calendriers surchargés des joueurs de badminton tout en les faisant progresser ? Comment adapter la planification aux imprévus ? Et tout simplement, comment organiser dans le temps à court et moyen terme les contenus d’entraînement pour faire progresser les joueurs ? Autant de questions qui méritent mieux que de botter en touche… Malheureusement, l’acte de planification se résume encore trop souvent à poser les compétitions sur un calendrier. S’il s’agit de la première étape de planification et qu’elle est parfois plus complexe qu’il n’y parait, elle est très loin d’être suffisante.

 

Programmer/planifier un cycle pour un joueur badminton :

 

Micro-cycle, macro-cycle, méso-cycle…Autant de mots qui complexifient une planification et font de celle-ci une véritable « bouillabaisse intellectuelle » (F. Aubert). Le terme de cycle et sa modestie nous suffit amplement. Il définit une période que l’on se donne pour se concentrer sur quelques objectifs. Il est donc indispensable de définir conjointement avec le joueur des objectifs à atteindre sur les plans :
Lorsque l’analyse ci-dessus a été faite, il vous faut déterminer des objectifs pour votre séance. Ceux-ci se basent sur :

 

  • Energétiques.
  • Structurels.
  • Posturaux.
  • Emotionnels.
  • Attentionnels.
  • Tactico-techniques : décisionnels, informationnels, motricité.
  • Hygiène de vie…

 

Sans oublier bien sûr les objectifs de résultat. Pour autant, se fixer des objectifs de résultat sans aborder les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre risque, au final, d’être une expérience bien décevante et frustrante…

Cette liste ci-dessus est exhaustive. A chacun ses besoins et tous ne peuvent être menés de front sur une même séance ou un même cycle ! Une fois les objectifs fixés, il vous faut tracer le chemin pour les atteindre. Chacune de vos séances et de vos cycles seront un pavé de plus placé sur la route qui conduit à l’atteinte de vos objectifs. Chaque cycle ne doit pas avoir plus de 3 objectifs dominants afin d’avoir un réel impact sur ceux-ci. Contrairement aux objectifs de séance, ceux-ci peuvent être en opposition car lors d’un cycle, il sera possible de programmer des intervalles de temps suffisant pour les développer simultanément.

 

Exemple : Il est possible dans un même cycle de combiner un développement de la souplesse (élasticité) avec un travail traumatisant (qui engendre des courbatures) comme le travail excentrique. Ce qui est déconseillé dans la plupart des cas dans une même séance.

 

La durée de vos cycles dépend :

  • De la nature des objectifs fixés.
  • De l’écart entre les capacités du joueur au début du cycle et les capacités à atteindre en fin de cycle.
  • De l’expertise du joueur dans les contenus que vous allez lui proposer (plus l’expertise est importante, plus la marge de progression est faible).
  • Des échéances à court, moyen et long terme.

 

Planifier une saison pour un joueur de badminton

Vous l’avez compris, le cycle se situe entre la programmation et la planification. A cette échelle, il est encore possible de programmer avec une certaine précision, d’anticiper les adaptations que vont provoquer vos sollicitations, de prévoir une petite marge de manœuvre pour s’adapter à l’imprévisible et rester cohérent avec vos objectifs. A l’échelle de la saison, il faut bien l’avouer, notre pouvoir de prédictibilité est très réduit. L’omniscience nous faisant défaut, il va nous falloir tabler pour un principe indispensable en planification : la construction sur le long terme. Hors, celle-ci n’a d’intérêt que si l’on met en place des moyens pour se remettre en question de manière permanente et avec objectivité.

 

La mise en place d’une quantification d’autocorrection nous semble être une manière redoutable de remise en question synonyme d’une progression perpétuelle et d’une précision sans cesse accrue dans la planification. Il ne s’agit ni plus ni moins que de savoir ce que l’on a fait et d’en évaluer l’impact sur la forme, la santé et la performance des joueurs afin d’y apporter des ajustements intelligents.

 

Conclusion

L’entraînement n’est-il pas le temps où l’on propose des contenus visant à provoquer des adaptations chez les joueurs afin de les rendre meilleurs ? Si tel est le cas, n’est-il pas indispensable de connaitre les effets attendus de ces contenus d’entraînements et d’évaluer leurs effets réels sur les joueurs ? C’est cela même l’individualisation. Dans ce postulat, la planification en badminton se pose comme une activité ondulatoire face aux problématiques conjointes de progression et de performance sur les compétitions, et comme une activité adaptative de par la perpétuelle remise en question des connaissances face aux expériences analysées. Rappelons néanmoins que les connaissances sont indispensables pour assurer la cohérence, de la mise en œuvre à l’interprétation. Enfin, se pose la question de planifier la carrière d’un joueur… Est-ce possible ? Est-ce pertinent ? Si le terme de planification est un peu prétentieux à ce niveau d’action, celui de chemins à emprunter est plus adapté. Les chemins de développement des différentes qualités se construisent et n’ont de sens que s’ils ont des objectifs comme points de mire. Chaque qualité, selon les objectifs et les individus doit emprunter un chemin particulier et adapté avec un point de départ cohérent vis-à-vis de la direction que l’on veut donner à notre travail.

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