Dossier bad n°11

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Planifier pour le badminton : construire le chemin de la performance

La planification, un gros mot parfois, une utopie juvénile souvent. Les problématiques particulières et complexes liées à l’acte de planification pour le badminton ne doivent pas entamer notre détermination à construire la progression de nos joueurs. Au contraire, elles devraient nous pousser à questionner les manières de planifier dans les autres sports, à nous remettre en question et à innover pour répondre aux besoins particuliers des joueurs de badminton. Comment s’adapter aux calendriers surchargés des joueurs de badminton tout en les faisant progresser ? Comment adapter la planification aux imprévus ? Et tout simplement, comment organiser dans le temps à court et moyen terme les contenus d’entraînement pour faire progresser les joueurs ? Autant de questions qui méritent mieux que de botter en touche… Malheureusement, l’acte de planification se résume encore trop souvent à poser les compétitions sur un calendrier. S’il s’agit de la première étape de planification et qu’elle est parfois plus complexe qu’il n’y parait, elle est très loin d’être suffisante.

 

Programmer/planifier un cycle pour un joueur badminton :

 

Micro-cycle, macro-cycle, méso-cycle…Autant de mots qui complexifient une planification et font de celle-ci une véritable « bouillabaisse intellectuelle » (F. Aubert). Le terme de cycle et sa modestie nous suffit amplement. Il définit une période que l’on se donne pour se concentrer sur quelques objectifs. Il est donc indispensable de définir conjointement avec le joueur des objectifs à atteindre sur les plans :
Lorsque l’analyse ci-dessus a été faite, il vous faut déterminer des objectifs pour votre séance. Ceux-ci se basent sur :

 

  • Energétiques.
  • Structurels.
  • Posturaux.
  • Emotionnels.
  • Attentionnels.
  • Tactico-techniques : décisionnels, informationnels, motricité.
  • Hygiène de vie…

 

Sans oublier bien sûr les objectifs de résultat. Pour autant, se fixer des objectifs de résultat sans aborder les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre risque, au final, d’être une expérience bien décevante et frustrante…

Cette liste ci-dessus est exhaustive. A chacun ses besoins et tous ne peuvent être menés de front sur une même séance ou un même cycle ! Une fois les objectifs fixés, il vous faut tracer le chemin pour les atteindre. Chacune de vos séances et de vos cycles seront un pavé de plus placé sur la route qui conduit à l’atteinte de vos objectifs. Chaque cycle ne doit pas avoir plus de 3 objectifs dominants afin d’avoir un réel impact sur ceux-ci. Contrairement aux objectifs de séance, ceux-ci peuvent être en opposition car lors d’un cycle, il sera possible de programmer des intervalles de temps suffisant pour les développer simultanément.

 

Exemple : Il est possible dans un même cycle de combiner un développement de la souplesse (élasticité) avec un travail traumatisant (qui engendre des courbatures) comme le travail excentrique. Ce qui est déconseillé dans la plupart des cas dans une même séance.

 

La durée de vos cycles dépend :

  • De la nature des objectifs fixés.
  • De l’écart entre les capacités du joueur au début du cycle et les capacités à atteindre en fin de cycle.
  • De l’expertise du joueur dans les contenus que vous allez lui proposer (plus l’expertise est importante, plus la marge de progression est faible).
  • Des échéances à court, moyen et long terme.

 

Planifier une saison pour un joueur de badminton

Vous l’avez compris, le cycle se situe entre la programmation et la planification. A cette échelle, il est encore possible de programmer avec une certaine précision, d’anticiper les adaptations que vont provoquer vos sollicitations, de prévoir une petite marge de manœuvre pour s’adapter à l’imprévisible et rester cohérent avec vos objectifs. A l’échelle de la saison, il faut bien l’avouer, notre pouvoir de prédictibilité est très réduit. L’omniscience nous faisant défaut, il va nous falloir tabler pour un principe indispensable en planification : la construction sur le long terme. Hors, celle-ci n’a d’intérêt que si l’on met en place des moyens pour se remettre en question de manière permanente et avec objectivité.

 

La mise en place d’une quantification d’autocorrection nous semble être une manière redoutable de remise en question synonyme d’une progression perpétuelle et d’une précision sans cesse accrue dans la planification. Il ne s’agit ni plus ni moins que de savoir ce que l’on a fait et d’en évaluer l’impact sur la forme, la santé et la performance des joueurs afin d’y apporter des ajustements intelligents.

 

Conclusion

L’entraînement n’est-il pas le temps où l’on propose des contenus visant à provoquer des adaptations chez les joueurs afin de les rendre meilleurs ? Si tel est le cas, n’est-il pas indispensable de connaitre les effets attendus de ces contenus d’entraînements et d’évaluer leurs effets réels sur les joueurs ? C’est cela même l’individualisation. Dans ce postulat, la planification en badminton se pose comme une activité ondulatoire face aux problématiques conjointes de progression et de performance sur les compétitions, et comme une activité adaptative de par la perpétuelle remise en question des connaissances face aux expériences analysées. Rappelons néanmoins que les connaissances sont indispensables pour assurer la cohérence, de la mise en œuvre à l’interprétation. Enfin, se pose la question de planifier la carrière d’un joueur… Est-ce possible ? Est-ce pertinent ? Si le terme de planification est un peu prétentieux à ce niveau d’action, celui de chemins à emprunter est plus adapté. Les chemins de développement des différentes qualités se construisent et n’ont de sens que s’ils ont des objectifs comme points de mire. Chaque qualité, selon les objectifs et les individus doit emprunter un chemin particulier et adapté avec un point de départ cohérent vis-à-vis de la direction que l’on veut donner à notre travail.

Bon entraînement intelligent à tous !

 

Maxime Michel
DESJEPS Badminton
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Philippe Michel
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Dossier bad n 10

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Programmer une séance de badminton

La planification, dans le monde du badminton, est largement débattue, critiquée voir reniée. Pourtant, les sports à dominante énergétique et structurelle ne font surtout pas l’impasse sur la planification. Nous nous passerons de démontrer que ces disciplines obligent à optimiser au maximum cet aspect. Mais pourquoi le badminton fait-il le choix de s’en passer ? Certes, le badminton n’est pas un sport à dominante énergétique et structurelle. Si les dimensions techniques, tactiques et psychologiques/mentales ont des parts très importantes dans la performance en badminton, faut-il pour autant négliger les dimensions énergétique et structurelle. Alors, n’est-il pas dommage de se passer de cette optimisation qu’apporterait un effort de planification ?

 

Savoir où l’on va

 

La programmation d’une séance fait partie intégrante de la planification. Elle est un pavé savamment placé sur le chemin qui mène à la finalité déterminée conjointement avec le joueur. Autrement dit, il n’est pas possible de programmer une séance intelligemment si l’on n’a pas déterminé au préalable où l’on va. Qui entreprend et part en voyage sans connaitre sa destination ? Qui commence à construire sa maison sans avoir une idée de son état final ?

 

Savoir ce que l’on fait

 

C’est, il me semble, l’exigence préalable incontournable à la programmation d’un entraînement. Pour cela, il faut être à même d’identifier les charges physiques d’un entraînement. Les charges mentales et émotionnelles sont également à prendre en compte mais nous n’en parlerons pas ici. Les charges physiques regroupent :

 

    • Les charges énergétiques : elles sont liées aux filières énergétiques.
    • Les charges structurelles : elles sont liées aux différentes structures de l’organisme (muscles, tendons, fascias…)

 

L’enjeu est donc d’être capable d’analyser les charges physiques d’un entraînement, d’un match et d’une compétition. L’exercice n’est pas si simple et demande un certain nombre de connaissances et beaucoup de pratique.

 

Déterminer des objectifs pour sa séance

 

Lorsque l’analyse ci-dessus a été faite, il vous faut déterminer des objectifs pour votre séance. Ceux-ci se basent sur :

 

  • Les charges des séances précédentes.
  • Les réponses des joueurs face aux séances précédentes (fatigue, courbatures, succès/échec…)
  • Les charges des séances suivantes pour être dans une logique construite.
  • Les objectifs du cycle.
  • Les échéances à court terme.
  • Les objectifs de la saison et de la carrière, c’est-à-dire les objectifs à long et très long terme.

 

Les objectifs de votre séance ne doivent pas être trop nombreux. Nous vous en conseillons trois au grand maximum. Avec 3 objectifs, il est déjà difficile que ceux-ci ne s’opposent pas malgré une organisation intelligente. Au-delà, vous aurez dans la quasi-totalité des cas des objectifs en opposition physiologique ce qui les « annulera » en quelque sorte.

 

Un exemple : le travail de Force maximale (indispensable au joueur de badminton, et tout à fait réalisable sans avoir une salle de musculation à disposition) couplé avec un travail à dominante aérobie au cours d’une même séance verra ces deux qualités limitées dans leur développement.

 

En revanche, certaines formes de travail concernant différentes qualités, lorsqu’on les couple dans une même séance et parfois dans un même exercice se sublimeront les unes les autres. On entrevoit alors un entraînement de très haute qualité, intelligent et bienveillant.

 

Un exemple : la proprioception couplée directement avec un travail de vivacité et/ou de pliométrie permet un pré-recrutement des unités motrices.

 

Conclusion

 

L’intérêt de planifier en badminton n’est pas à débattre ; s’il y a débat, il réside dans la manière de planifier. Comme il ne serait pas pertinent de faire une planification type pour le badminton, il devient fondamental de construire des planifications adaptées aux contextes particuliers de chaque structure d’entraînement et aux problématiques individuelles pour assurer cohérence et efficacité. La programmation qui se situe, vous l’avez compris, à une plus petite échelle, ne peut se passer d’une planification. Programmer sa séance ou sa semaine sans planifier la suite n’a aucun sens. Pourtant, la programmation de séance est bien moins sujette à la critique. Cela étant dit, nous pensons avoir montré ici les différences fondamentales entre programmer sa séance et préparer sa séance…

 

Bon entraînement intelligent à tous !

 

Maxime Michel
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Dossier Bad n°15

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Des champions à n’importe quel prix ?
La dimension de l’entraînement

Tout d’abord, il est incontestable que les résultats à l’international du badminton français ont progressé ces trois dernières années et à commencer chez les jeunes. Cela étant dit, les résultats et la progression des joueurs français vont-ils perdurer ?

« Le projet sportif de la FFBaD a positionné la performance comme l’une des composantes essentielles de son rayonnement et de sa maturité. Cette recherche de performance vise à s’inscrire dans la pérennité. »

Cette citation tirée du Projet de Performance Senior 2014/2015 de la FFBAD1 est intéressante pour ce Dossier BAD, car elle permet de faire le lien évident entre la pérennité de la performance individuelle, collective ou intergénérationnelle, et la prophylaxie, la santé psychologique et physique ou encore le bien-être global des joueurs. «La pérennité » dont il est question dans ce document doit viser, à mon sens, deux objectifs : à la fois former une « relève » de qualité au moins équivalente mais aussi augmenter la longévité de nos champions. Partant de ce postulat, il convient de s’interroger sur plusieurs points. Est-ce qu’aujourd’hui, l’intégrité physique est une composante essentielle de la performance ? Est-ce qu’actuellement, la santé physiologique, neurologique ou encore les marqueurs de la dégénérescence, ainsi que les traumatologies sont des éléments incontournables de la planification, de la programmation, de l’alimentation, des supplémentations et de la veille scientifique ? Finalement, est ce que nos champions d’aujourd’hui peuvent encore progresser et durer, et au-delà, se préparent-ils une belle vieillesse ? Ces questions paraissent plus que légitimes ! Toutes sont indissociables de connaissances et d’investigations perpétuelles dans des domaines clés que sont la préparation physique, la biologie, la neurobiologie, la nutrition, la posturologie pour ne citer qu’elles. Ce Dossier BAD traite de l’intégrité physique de nos champions. Il est le premier d’une série de Dossiers BAD sur ces thèmes. Ils sont le fruit d’investigations guidées par le questionnement des pratiques vécues, observées et partagées. L’unique leitmotiv restant implacablement la recherche de performance dans le respect de l’intégrité physique.

 

La performance est-elle dissociable de l’intégrité physique ?

Il convient de mettre les choses au clair à ce sujet. La blessure, les troubles de la posture ou encore les maladies annuelles chroniques ne sont pas une fatalité… Ces phénomènes ne sont pas non plus irréversibles ! L’équipe du projet de performance doit TOUT mettre en œuvre pour préserver l’intégrité physique des joueurs. De plus, si des prédominances génétiques peuvent effectivement faire basculer plus ou moins certains sportifs du mauvais côté, celles-ci non plus ne sont pas incontrôlables. Ces notions doivent être assimilées et toujours apparaître en toile de fond dans l’esprit d’un entraîneur. Dès lors, le respect de l’intégrité physique devient indissociable de la recherche de performance. Il faut même aller plus loin, l’accès à la performance dépend en grande partie de la préservation de l’intégrité physique. Pour s’en convaincre, il suffit de se demander si un joueur blessé est performant… ou s’il ne perd pas un temps et une énergie précieuse à récupérer de sa blessure lorsqu’il pourrait continuer son chemin vers la performance. De même, une hypercyphose thoracique par exemple (au-delà des risques de pathologies au niveau de la ceinture scapulaire), traduira une hypo-utilisation des muscles freinateurs lors du smash, ce qui aura comme conséquence la limitation de la puissance de frappe régulée par les organes tendineux de Golgi. Enfin, un joueur dont la planification et la programmation n’auront pas été pertinentes pourrait voir son niveau de performance stagné voir régressé. Pire, il pourrait être en proie aux surmenages voir au surentrainement. Il deviendrait une cible facile pour toutes sortes de maladies, son système immunitaire étant moins performant… Nous voyons grâce à ces exemples que la méconnaissance ou l’indifférence face à des problèmes touchant l’intégrité physique du joueur débouche sur une réduction de la performance. Il est donc indispensable de se soucier à chaque instant de l’intégrité physique des joueurs. En effet, préserver l’intégrité physique, c’est se positionner de manière éthique. Si l’on peut légitimement s’interroger sur la question de l’éthique dans le sport, rien n’empêche un entraîneur de rester le gardien de la sienne. Enfin, si l’on sort de la performance individuelle, est-il besoin de rappeler qu’un sportif blessé et usé aura du mal à tirer les jeunes vers le haut, bref à assurer une certaine « pérennité » de sa performance ainsi que de celle des futures générations.

 

Est-ce qu’aujourd’hui, l’intégrité physique est une composante essentielle de la performance ?

La notion d’intégrité physique étant très vaste, le choix a été fait de réaliser une analyse sporadique qui ne sera pas pour autant dans l’incapacité de mettre en lumières certains phénomènes.

Pour répondre à cette question, il faut analyser plusieurs dimensions de la performance et se demander si à l’heure actuelle, elles sont traitées de manière à préserver l’intégrité physique des joueurs.

La dimension de l’entraînement :

L’intégrité physique de nos champions est-elle au cœur des problématiques d’entraînement et de recherche de performance ? Quiconque ayant observé nos champions en salle de musculation est spontanément en proie à cette question. Malheureusement, peu ont cette chance. C’est pourquoi il convient de présenter ici des données issues de 6 années d’expérience puis de 3 années d’observations et d’échanges. Voici le programme/séance de musculation de nos champions durant ces 9 dernières années :

  • Pas d’échauffement ou 5min de vélo ou 5min de rameur.
  • 6*10 répétitions en développé couché entre 40kg et 60kg.
  • 6*10 répétitions en développé incliné debout avec sauts (20 à 30kg).
  • 6*10 répétitions en extension de bras (triceps : 20 à 30kg).
  • 6*10 répétitions en curls (biceps : 20 à 30kg).
  • 6* « jusqu’à ce que ça brûle » en flexion du poignet avec barre sur les genoux (20 à 30kg).
  • 6*10 répétitions en quart/demi squat (60 à 100kg environ).
  • 6*20 rebonds pliométriques avec barre sur les épaules (20 à 30kg)
  • Cette séance est dispensée lorsqu’il n’y a pas de compétition dans la semaine. Lorsqu’il y a une compétition, la séance est la même bien que le nombre de séries soit réduit à 4 pour chaque exercice.

Cette méthode d’entraînement ne préserve évidemment pas l’intégrité physique de nos champions pour plusieurs raisons.

Lesquelles ?

  •  
    • Pas de mise en tension des capsules articulaires ni de travail de la mobilité articulaire en début de séance.
    • Les joueurs travaillent toute la saison sur le même « registre » à savoir une hypertrophie à mi-chemin entre l’hypertrophie fonctionnelle et l’hypertrophie traditionnelle. Si ce mode pourrait éventuellement être intéressant dans certains cas (début en musculation, reprise, problématiques morphologiques…), nul n’ignore l’importance de l’explosivité en badminton par rapport à la prise de masse sèche… !
    • Les deux premiers exercices ciblent les pectoraux et les deltoïdes antérieurs pour zéro ciblant les muscles du haut du dos (rhomboïdes, trapèzes inférieur, moyen, supérieur, grands ronds, deltoïdes postérieurs…). Cette erreur peut provoquer une hypercyphose thoracique, un enroulement des épaules et une bascule avant de l’épaule2 (voir Dossier BAD n°3 Pompes et badminton : arrêtez le massacre, Dossier BAD n°4 Comment le joueur de badminton smashe-t-il ?). Les conséquences à court, moyen et long termes peuvent être des pathologies au niveau de la ceinture scapulaire et vertébral, de l’arthrose précoce, une perte de mobilité et une limitation de la progression du niveau de performance.
    • Au-delà du fait que les squats sont réalisés sans la moindre connaissance technique ni correction, les ischios-jambiers ne sont pas travaillés en complément ce qui peut entraîner un déséquilibre de forces sur l’articulation du genou entraînant des risques de blessures graves (entorses, ruptures de ligaments, tendinopathies…).
      La charge sur les épaules ajoute des traumatismes aux rebonds pliométriques sur la colonne vertébrale (avec des positions imparfaites) ainsi que sur l’articulation du genou et le tendon d’Achille. Le nombre de répétitions trop élevé lèse ces structures d’autant plus qu’une progression cohérente et construite n’a pas été planifiée pour que celle-ci soit en mesure de subir ces exercices en espérant un quelconque gain sur la performance.

Néanmoins, l’époque de cette séance est quasi révolue. Depuis quelques mois, celle-ci a fait place au circuit training. Les filles font par exemple des pompes sautées, c’est-à-dire de la pliométrie sur les membres supérieurs pendant 30 secondes (mains sur un tapis). Le travail de pliométrie exige des pré-requis d’autant plus durs à avoir sur les membres supérieurs, qui plus est chez des joueuses. Les traumatismes de cette pratique sont énormes et il s’ajoute l’absence d’un travail de même type sur les antagonistes. Les abdominaux quant à eux sont travaillés en raccourcissement avec le bassin en total rétroversion provoquant une hyperpression abdominale (voir Dossier BAD n°6 et n°9 sur les abdominaux) et des forces de pression sur les disques intervertébraux (risques d’hernies discales). De plus, différents exercices « globaux » sont proposés sans tenir compte de l’équilibre indispensable entre les différentes chaînes antérieures, postérieures, des bras, croisées ou en spirales. Alors que l’équilibre des chaînes a une importance prophylactique et rappelons-le : la performance sur des mouvements globaux (comme ceux que produit un joueur de badminton) est fonction de l’écart entre les chaînes fortes et les chaînes faibles « antagonistes ». Certains exercices balistiques en rotation proposés semblent intéressants et poussent à l’investigation. Mais le non-respect de la règle de l’équilibre des chaînes en annihile les espoirs de gains significatifs.

Dans ce Dossier BAD, la planification aurait pu être abordée si une preuve de son existence durant ces 9 dernières années avait été fournie ou n’aurait ne serait-ce que transparue dans une logique construite et cohérente de programmation hebdomadaire des entraînements. C’est pourtant un élément reconnu depuis de nombreuses années par les professionnels de l’entraînement comme étant indispensable et essentiel dans la recherche et la « pérennité » de la performance.

 

Conclusion

Le respect de l’intégrité physique fait partie intégrante de la recherche de performance. La dimension de l’entraînement et en particulier des entraînements en lien fort avec la préparation physique ont été brièvement illustrés ci-dessus. Un florilège d’exemples de méthodologie de l’entraînement sur des multi-volants, des temps de travail en attaque-défense, 2 contre 1 fixés sans justification et objectif répondant à une réelle réflexion logique basée sur des connaissances actualisées, aurait pu être exposé ici. Pourquoi l’entraînement du joueur de badminton fait-il toujours l’économie d’un apport de connaissances en dépit des gains incroyables et manifestent vers lesquels d’autres sports se ruent ? Ne serait-il pas temps qu’un regard éclairé sur la préparation physique soit enfin dispensé par de vrais professionnels de la préparation physique en relation étroite avec l’entraineur pour une recherche de la performance dans le respect de l’intégrité physique ?

Bon entraînement intelligent à tous !

1 Mis en ligne sur le site à la mi-2015 pour un positionnement sur les Olympiades 2012/2016 et 2017/2020.

2 Tous les joueurs de simple de l’INSEP ont plus ou moins l’un de ces troubles de la posture.

 

Maxime Michel
DESJEPS Badminton
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Dossier Bad n°14

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La communication entraîneur-joueur lors d’une compétition de badminton : vers un nouvel état d’esprit 

Le sujet de ce Dossier BAD, relatif à la psychologie ergonomique dans le domaine du sport, peut surprendre lorsqu’on le compare aux autres thèmes qui ont été traités jusqu’alors. Il s’agit ici d’un sujet que j’ai investigué lors de mon parcours STAPS et de mon Master Sport, Expertise et Performance de Haut-Niveau, puis que j’ai revisité dernièrement pour mener à bien ce Dossier BAD.

La communication est un outil crucial en sport et notamment en badminton. Pourtant, la manière de communiquer au briefing, au cours du coaching et au débriefing repose sur peu de connaissances, et rares sont les dyades (joueur-entraîneur) ayant co-construit leur communication. En effet, les habiletés en matière de communication, par exemple l’aptitude à gérer les conflits, vont peut-être de soi pour les entraîneurs et les joueurs, mais il est indéniable que ces processus sont essentiels au succès de n’importe quelle relation entraîneur-joueur. Communiquer au coaching notamment, va au-delà de transmettre des informations avec éloquence et d’une manière organisée. Les données reçues ne sont pas forcément des données reçues se traduisant ensuite par des actes (Cox, 2012). Coacher va bien au-delà de remédier à des techniques ou à des intentions tactiques. Les interventions basées sur des preuves empiriques sont absolument nécessaires (Jowett, Lavallée, 2008). L’expertise en matière de communication est aussi importante pour le succès d’une relation entraîneur-joueur et le bien-être des protagonistes que le savoir-faire technique et les connaissances de l’entraîneur. La communication est donc l’outil de développement de la relation entraîneur-joueur. Si l’intervention du coach en match peut aider les athlètes à donner le meilleur d’eux-mêmes, celle-ci peut parfois bloquer leurs prestations (Sordello, 2004). Le joueur et l’entraîneur cherchent à communiquer afin d’avoir un avantage par rapport à leur adversaire… Plus facile à dire qu’à faire.

La communication doit être co-construite :

L’entraîneur et le joueur lorsqu’ils communiquent, sont plus ou moins « sur la même longueur d’onde ». On parle alors de convergence. Trois types de convergences entre les cours d’actions individuelles de l’athlète et de l’entraîneur ont été identifiés (Arripe-Longueville, 2002) :

  • Une convergence immédiate observée dans les séquences où l’engagement de l’entraîneur et de l’athlète porte d’emblée sur un même élément de la situation.
  • Une convergence construite après négociation (par exemple l’analyse d’une contre-performance).
  • Une convergence illusoire caractérisée par des non-dits et un accord apparent cachant des interprétations différenciées de la situation.

L’activité du joueur consiste en une alternance entre autonomie (recherche individuelle de solutions) et coopération (recherche d’aide auprès de l’entraîneur), mais aussi par la conservation d’un espace de non-dits. La coordination entre les messages transmis de l’entraîneur et de l’athlète et leurs interprétations respectives n’est pas donnée a priori mais relève d’une co-construction. Cette coordination nécessite donc une compréhension intersubjective. L’intersubjectivité étant l’idée que les hommes sont des sujets pensants capables de prendre en considération la pensée d’autrui dans leur jugement propre. L’entraîneur devrait donc prendre en considération ce que pense l’athlète afin de fonder son propre jugement et ainsi coordonner les messages et leurs interprétations. Réciproquement, l’athlète devrait faire de même. Bien évidemment, cela ne va pas de soi, de la même manière qu’un débutant ne réalise pas d’emblée un spin sur la bande du filet. La co-construction de la communication entraîneur-joueur relève d’une expertise forgée par l’entraînement.

Quelle est l’activité de l’entraîneur ?

Au cours du coaching, l’activité de l’entraîneur consisterait à créer chez l’athlète les conditions de réceptivité, à analyser le rapport de force, à délivrer des consignes adaptées au joueur et à la situation, et à motiver le joueur (Legrain, Arripe-Longueville, 1999). De plus, dans certaines disciplines comme le badminton, le joueur n’est pas toujours dans un état propice pour communiquer efficacement (FC élevée, fatigue mentale, musculaire, contexte…). Cela peut poser un problème de réceptivité chez le joueur mais aussi d’émission de message. Le temps et l’énergie consacrés à l’attention vis-à-vis des consignes n’est pas consacré à la récupération. Cette dernière est plus efficace si le joueur se focalise dessus. L’entraîneur doit donc veiller à ce que le joueur soit en état de recevoir des messages mais aussi de bien récupérer. De plus, la communication en compétition est le plus souvent unidirectionnelle, c’est-à-dire allant de l’entraîneur vers le joueur. En effet, le joueur aurait beaucoup plus accès à la cognition de l’entraîneur que l’entraîneur n’aurait accès à celle du joueur. Cela suggère que le joueur et l’entraîneur apparaissent comme une équipe « asymétrique ». L’entraîneur donnerait d’avantage d’informations au joueur que le joueur n’en donnerait à l’entraîneur. Les feedbacks de l’entraîneur liés aux causes possibles du comportement du joueur permettent à ce dernier de mieux comprendre les raisons d’un évènement particulier et d’envisager des éléments pour y remédier. Or, comme l’ont montré Lorimer et Jowett (2010), des feedbacks précis du joueur amélioreraient probablement leur compréhension conjointe des situations. L’entraîneur devrait également tenir compte de l’état émotionnel du joueur vis-à-vis du contexte du match et de la compétition (le score, l’arbitrage, le public…) pour adapter ses interventions de manière pertinente.

Les stratégies de communication :

Les stratégies de communication joueur-joueur ont été étudiées en tennis (Lausic et al, 2009) où 50% des communications seraient émotionnelles et 25% seraient des états en fonction des actions. Ces deux types de communications seraient significatifs d’une communication efficace. En revanche, les communications focalisées sur l’exécution (par exemple : « frappe le volant plus tôt ») seraient significatives d’une communication peu efficace. D’autre part, les dyades gagnantes exprimeraient deux fois plus de messages que les dyades perdantes. Les dyades gagnantes utiliseraient plus la communication non-verbale même si celle-ci a été peu quantifiée. Les dyades gagnantes auraient également un modèle de communication plus homogène que les dyades perdantes, ce qui leur permettrait de mieux se comprendre et d’interpréter les messages. De plus, les dyades gagnantes planifieraient plus l’action future que les dyades perdantes ce qui leur permettrait notamment de mieux gérer les conditions de jeu (courant d’air, type de volant, nervosité de l’un des adversaires etc…).

Conclusion

L’expertise en communication est une habileté commune à tous les acteurs de la performance dans le domaine du sport. Mais tous n’ont pas forcément investigué ce champ de connaissances. Pourtant, cette expertise est d’autant plus importante en badminton qu’elle est autorisée en compétition et même au cours du match. S’Il apparait évident de travailler à l’entraînement la communication joueur-joueur dans une paire de double, Il devrait en être de même pour la communication entraîneur-joueur. De plus, Il n’y a pas un bon coach pour les joueurs de badminton mais un bon coach pour un joueur de badminton. L’entraîneur devrait donc s’entraîner à adapter ses manières de communiquer en fonction de ses joueurs et des situations. De même, l’expertise du joueur en matière de communication doit être travaillée aussi bien que celle de l’entraîneur. Si dans tous les domaines, le joueur doit être acteur de sa performance et de son entraînement, cela est encore plus vrai en matière de communication. Le titre de ce Dossier BAD aurait donc dû être : la communication entraîneur-joueur et joueur-entraîneur en compétition. Vous l’aurez compris, le principe fondamental reste, à mon sens, l’individualisation dans tous les domaines : coaching, préparation physique, entraînement,… d’autant plus lorsqu’on recherche la performance du joueur dans le respect de son intégrité physique et psychologique.

Bon entraînement intelligent à tous !

 

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Dossier Bad n°25

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Le Badminton en EPS

 

Le thème de cet article peut apparaître un peu anachronique avec les autres « dossiers Bad » mais c’est avec plaisir que je réponds à cette demande. Je tiens évidemment à préciser que tout ce qui suit n’engage que moi.

« Ah si le badminton à l’école ou au collège était enseigné par des éducateurs sportifs les joueurs français seraient bien plus forts ! » Si ce n’est pas une brève de comptoir cela y ressemble ; pourtant je l’ai entendu, sans le vouloir, quelquefois de la part de certains entraîneurs. N’est-ce pas le rêve de la fédération ou plus spécifiquement de la DTN quand elle propose son Dispositif Jeunes à l’adresse des entraîneurs de club (elle est bien là dans son rôle) mais aussi et c’est plus surprenant en direction des enseignants du 1er et du 2nd degré (dans ce cas quelle est sa légitimité à proposer des contenus et situations d’enseignement pour l’école ?).

Je voudrais partager avec vous plusieurs remarques de bon sens :

Si chaque fédération sportive avait vocation à décider de ce qui doit être ou ne pas être enseigné dans les programmes scolaires, comment serait assuré la cohérence des enseignements ?

Les entraîneurs de club n’ont pas dans leur formation un module concernant les programmes ou la didactique de l’EPS, alors comment pourraient-ils enseigner une discipline qu’ils ne connaissent pas ?

Nous verrons dans cet article que l’on peut objecter quatre arguments à la citation initiale : l’un didactique, un autre professionnel, un autre encore pédagogique et enfin un économique.

 

Objection ou argument Didactique :

S’il y avait un argument à retenir ce serait celui-là, l’enseignement du badminton ne figure pas dans les programmes scolaires, c’est aussi simple que cela. La seule discipline pouvant s’en approcher est l’EPS, or celle-ci ne se confond pas avec les activités-support qu’elle utilise. L’EPS ne se confond pas non plus avec la programmation d’APSA (Activités Physiques Sportives ou Artistiques) différentes. Ce qui organise l’enseignement de l’EPS ce ne sont pas les contenus spécifiques de chaque APSA mais les compétences générales de l’EPS et les compétences du Socle communes à toutes les disciplines (français, maths, anglais, etc…). Elles sont l’identité de la discipline EPS, ce que personne ne peut enseigner à la place des professeurs d’EPS.

Si le badminton est une des activités-support possibles du champ d’apprentissage 4, cela veut dire aussi qu’il peut ne pas être choisi par l’équipe enseignante. Ce qui assure la cohérence de l’EPS c’est le projet pédagogique et non les demandes extérieures de tel ou tel. Pourquoi d’ailleurs répondre favorablement à tel club ou telle fédération plutôt que tel autre ? L’équipe EPS est la garante de l’unité et de la continuité des apprentissages des élèves.

Enfin il faudrait s’interroger, après les travaux de N.Elias, sur les valeurs prétendument éducatives d’un sport compétitif qui éduquerait « naturellement ». Je sais que c’est une idéologie largement répandue qui n’est même plus questionnée et pourtant cela ne va pas de soi !!

En effet au-delà d’un traitement didactique évident à opérer lorsqu’on utilise une APSA en EPS, il s’agit pour le professeur d’EPS de travailler au développement de l’esprit critique (demandé par les programmes et le Socle) sans lequel l’Ecole raterait sa mission principale : former un citoyen averti et lucide.

 

Objection ou argument professionnel :

Cet argument découle du précédent et repose sur la notion de compétence professionnelle. Chaque métier a une formation spécifique validée par des compétences correspondantes à l’exercice du dit-métier dans un environnement particulier. Comment un professionnel (DE, DES) formé pour un autre métier aux compétences acquises différentes (didactique spécifique, public différent, pédagogie différente,…) pourrait-il remplacer ou « faire mieux » qu’un professionnel (professeur d’EPS) formé spécifiquement à l’enseignement de l’EPS ? Dans l’affirmative il faudrait alors admettre que l’inverse est acceptable ce que bien sûr aucun entraîneur ou fédération aurait sûrement du mal à accepter ! Il y a donc ici comme ailleurs un principe qui prévaut c’est le respect des compétences professionnelles acquises et celui de la réciprocité. Enfin demandez-vous pourquoi cette question des intervenants extérieurs à l’école primaire se posent pour certaines disciplines : EPS, Arts plastiques, Education musicale et pas pour les autres : français, maths, SVT, histoire,… ? On pourrait dès lors voir un infirmier enseigner les SVT, un guide de château enseigner l’histoire et pourquoi pas le champion local des mots croisés enseigner le français. Fort heureusement cette école n’existe pas et c’est tant mieux pour nos enfants !

 

 Objection ou argument pédagogique :

Celui-ci aussi découle du précédent, les DE ou DES n’ont pas été formés à la pédagogie différenciée avec des publics hétérogènes (capacités, connaissances, attitudes) qui sont accueillis dans nos écoles et collèges. Leur public est volontaire, quand il est là il est venu de son plein gré, il est donc motivé. Cette différence est fondamentale et à elle seule explique pourquoi ces professionnels seraient en difficulté avec les élèves de collège et de lycée. Quelles situations pourraient-ils mettre en place pour donner du sens à leur enseignement ? Comment réagiraient-ils devant des élèves qui ne s’engagent pas, ne font pas d’efforts ou tout simplement ne comprennent pas l’intérêt de répéter une technique ? Ce qu’ils ont appris lors de leur formation serait inopérant avec de nombreux publics-élèves. Comment pourraient-ils évaluer en tenant compte des différents paramètres spécifiques à l’EPS et aux domaines du Socle ? Quelles compétences ont-ils pour concevoir des tâches complexes validant les apprentissages moteurs, méthodologiques et sociaux ?

Bref à environnement particulier, pédagogies particulières. Le professeur d’EPS est le spécialiste de l’analyse des conduite motrices et de la relation enseignant-enseigné dans son domaine ; il devra le plus souvent utiliser, non pas une méthode pré-définie, mais des processus pédagogiques variés pour favoriser des chemins d’apprentissage divers vers la réussite. Enseigner l’EPS et permettre à tous les élèves d’apprendre est une compétence professionnelle spécifique.

 

Objection ou argument économique :

Enfin si le badminton était enseigné à l’école et au collège par des DE ou DES, il en serait alors de même pour les autres APSA. Combien d’intervenants alors, un intervenant différent pour chaque activité ? Qui déciderait que le badminton doit être plus enseigné que le tennis de table ? Quelle cohérence d’enseignement d’une activité à l’autre.

Non seulement ce système, s’il était décidé, serait coûteux pour la collectivité mais contre-productif. Il conduirait à une « éducation physique en miettes » comme le disait déjà P.Parlebas…en 1967, ce qui montre bien que ce débat est ancien et dépassé.

 

Conclusion :

Comme nous l’avons vu la question d’un badminton enseigné à l’école par des entraîneurs dans le cadre des programmes scolaires n’a pas de sens tout simplement parce que ceux-ci n’ont pas été formés pour. Ils ne pourraient pas développer ni évaluer les compétences attendues des programmes et encore moins celle du Socle commun. Le caractère obligatoire de l’EPS modifie radicalement les conceptions, mises en œuvre et remédiations et rend inopérant les didactiques et pédagogies construites ailleurs. Cette question révèle surtout une méconnaissance ou une représentation erronée de l’enseignement de l’EPS d’aujourd’hui.

Enfin, mais là c’est moi qui rêve, il serait bon pour le bien-être de nos enfants et adolescents que chaque professionnel reste dans le domaine pour lequel il a été formé et respecte le travail des autres…

 

 

Philippe MICHEL
Agrégé d’EPS
Formateur entre autres sur « le Badminton en EPS »
De 1993 à 2013 pour l’Académie Orléans-Tours

 

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Abdominaux et badminton : 3 notions indispensables
Partie 2

Un premier article a traité des pratiques concernant le travail abdominal souvent inadaptées à la performance et à la préservation de l’intégrité physique des joueurs de badminton (Voir Dossier Bad n°6). Ce dernier a tenté de mettre en évidence les deux principales erreurs à ne pas commettre : le rapprochement des épaules et du bassin ainsi que le raccourcissement des grands droits. Dans cette deuxième partie, nous allons aborder trois notions indispensables (parmi d’autres) à un travail abdominal optimum et soucieux de préserver le corps des joueurs de badminton.

La respiration : logique ! Mais pas si facile…

Rares sont ceux qui se demandent s’ils respirent à l’endroit. Et pourtant, beaucoup seraient surpris de constater que la position verticale et l’avachissement quotidien surtout en position assise ont la fâcheuse tendance à nous faire respirer à l’envers : le diaphragme remonte à l’inspiration et descend à l’expiration. Il ne joue donc plus son rôle de piston. La respiration à l’envers, c’est la respiration thoracique, celle qui est malheureusement souvent utilisée dans la pratique des abdominaux. Le thorax est mobile, le ventre rentre à l’inspiration et les abdominaux se distendent à l’expiration (le ventre sort)…
Pour autant, la respiration abdominale ne doit pas être active à l’inspiration. Autrement dit, il ne faut pas se forcer à gonfler le ventre à l’inspiration cela provoquerait une distension des abdominaux. Pour éviter cela, il faut commencer par expirer (il y a toujours de l’air à expirer) afin de provoquer une inspiration réflexe grâce au diaphragme. Cette première expiration permet également de contracter le transverse dans sa partie basse pour positionner les viscères dans la partie supérieure du ventre et les empêcher de descendre. Dans le cas contraire, les viscères descendent et la pression intra-abdominale augmente pouvant entraîner à terme des problèmes d’incontinence par exemple… La contraction abdominale se fait donc toujours du bas vers le haut !

La contraction périnéale : protection et point d’ancrage

Une contraction abdominale devrait toujours être précédée d’une contraction périnéale que l’on doit maintenir pendant tout l’effort. Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, la contraction doit aller du bas vers le haut. Or, le périnée étant étroitement lié au transverse pour le maintien en place des organes, sa contraction doit intervenir dès le début de l’expiration. Elle permet de protéger et fournit un point d’ancrage à l’effort bien que cela ne veuille pas dire que la poussée doit se faire vers le bas mais bien vers le haut. Le principe de protection et de renforcement dans le cas des abdominaux reposent sur l’un des muscles les moins entraînés en badminton : le transverse. Sa partie inférieure que l’on appelle transverse superficiel est pourtant positionnée de manière stratégique. En effet, cette position la plus basse du ventre la rend faible en raison des différents bras de levier et des organes qu’il soutient (vessie, utérus, intestin). Pourtant, un joueur qui bénéficierait d’une grande solidité à ce niveau aurait de quoi produire des mouvements puissants à partir d’appuis stables. Des études ont aussi su montrer que la contraction du transverse entraînait des contractions automatiques de certains muscles du dos responsables de la tenue de la colonne vertébrale. Bref, le transverse semble être l’un des meilleurs alliés d’un gainage efficace et donc du joueur de badminton.



L’auto-grandissement : comment s’en passer… ?

L’auto-grandissement, c’est-à-dire l’éloignement volontaire des épaules et de la tête par rapport au bassin et/ou inversement, est le garant d’une bonne respiration en permettant au diaphragme de jouer son rôle de piston et donc d’un bon travail abdominal. Il empêche le tassement, la cambrure et le rapprochement des vertèbres. Il est donc indispensable au travail abdominal et peut permettre de lier récupération, abdominaux et travail postural. En effet, à la fin d’une séance (souvent le soir), les vertèbres ont subi de lourdes pressions et des chocs répétés auxquels il faut ajouter une journée où la pesanteur les a tassées les unes sur les autres. La pratique d’auto-grandissement en récupération semble donc être un atout non-négligeable dans la lutte contre le tassement des vertèbres. De plus, les exercices de correction posturale (souvent basés sur l’auto-grandissement) que l’on peut aussi placer à l’échauffement pourront permettre à l’entraîneur de faire d’une pierre trois coups.

Le travail abdominal est l’un des domaines d’investigation où le badminton n’a que trop à apprendre des autres disciplines. Nombreuses sont celles qui ont compris que la respiration est étroitement liée au gainage, que la posture est garante de l’intégrité physique et de la performance. Pourtant aujourd’hui encore, même les plus hautes strates du badminton français se passent de ces méthodes, entre autres, pourtant indispensables à l’ambition la plus élevée tout en minimisant les risques.

Bon entraînement intelligent à tous !

Maxime Michel
DESJEPS Badminton
Préparateur physique

Philippe Michel
Professeur Agrégé EPS

 

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